Etude APEC : la transformation du rôle des cadres
A l’occasion des 50 ans de l’Apec, son observatoire de l’emploi a publié une enquête sur la transformation du rôle des cadres en entreprise.
La transformation numérique
La révolution numérique impacte très largement les cadres. Selon l’étude Apec, 76 % des cadres déclarent que dans leur entreprise, la transformation numérique est soit déjà achevée, soit en cours.
Cette transformation numérique impacte notamment l’organisation du travail. Ainsi, l’organisation en mode projet et les méthodes de travail collaboratives et participatives sont de plus en plus utilisées : 62 % des cadres affirment en faire l’expérience. Les retours sont d’ailleurs positifs puisque 86 % des cadres ayant expérimenté l’organisation en mode projet en sont contents.
Globalement, cet impact du numérique est perçu positivement par les cadres (pour 87 % des cadres et pour 95 % des RH). Loin d’être inquiets, ces cadres perçoivent la transformation numérique comme une « promesse d’efficacité » et un « surcroît de liberté » par rapport aux habituelles contraintes du temps et du lieu de travail. Ces cadres peuvent, grâce aux nouveaux outils, se concentrer sur le travail à valeur ajoutée.
Des craintes sont toutefois ressenties par environs 13 % des cadres qui décrivent une déshumanisation des relations de travail, une inflation des processus et une injonction à l’immédiateté. L’étude Apec apporte des précisions intéressantes sur ces craintes et les lie aux rapports entretenus par ces cadres avec les outils numériques. Ainsi, on apprend qu’une bonne part (36 %) des cadres exprimant la crainte du numérique sont aussi ceux qui expriment le sentiment de ne pas être à l’aise avec ces nouveaux outils, preuve est ainsi faite de l’importance de la formation dans le domaine. L’accompagnement de ces cadres dans l’acquisition de compétences numériques est donc indispensable.
Le rôle des cadres
Quel est le rôle des cadres alors que les organisations du travail sont bouleversées par la transformation numérique ? C’est la question à laquelle tente de répondre l’étude Apec. Selon elle, encadrement, autonomie, expertise, organisation, mobilisation, transmission et prise de décision restent des marqueurs forts du rôle des cadres dans l’entreprise.
L’encadrement est ainsi un critère prépondérant (sans être suffisant) puisque 67 % des cadres déclarent à l’Apec avoir une fonction d’encadrement. Plus généralement, 8 cadres sur 10 déclarent avoir des missions d’encadrement. Une donnée importante que révèle l’Apec est que sur ces cadres assurant une fonction d’encadrement, seuls 22 % d’entre eux ont suivi une formation sur le management. C’est trop peu pour la CFTC Cadres et cela peut expliquer certaines dérives dans le management en France.
L’expertise, la prise de décision et son application sont également un rôle majeur pour 8 cadres sur 10.
Enfin, concernant les défis auxquels doivent faire face les cadres, ceux-ci mentionnent prioritairement la polyvalence et l’apprentissage de nouveaux équilibres. L’exigence d’adaptabilité est également largement citée.
L’employabilité des cadres
L’employabilité d’un cadre dépend de certains critères primordiaux : son expertise dans son domaine de compétence, la qualité de son réseau et son expérience d’encadrement. Pour plus de 8 cadres sur 10 ces compétences sont des atouts importants voire essentiels.
D’après l’étude Apec, et contrairement aux idées reçues, la valeur des diplômes et le fait de travail dans un environnement de travail international ont moins de valeur pour l’employabilité des cadres et ont tendance à être « surestimées ».
Selon les cadres interrogés, plusieurs axes peuvent leur permettre de développer leur employabilité. Il s’agit par exemple d’un accompagnement au développement personnel, qui est sollicité par 45 % des cadres voulant améliorer leur employabilité. 39 % déclarent avoir besoin d’une formation en management et au moins 36 % d’un bilan de compétence. Les RH ont une autre lecture des besoins des cadres en termes d’employabilité puisqu’ils privilégient, pour 54 % d’entre eux, la formation en management, devant les informations sur les évolutions métier et sectorielles (33 %) et le développement personnel (30 %).
Afin de développer leur employabilité, très peu de cadres se tournent vers les RH (seulement 1/3) de leur entreprise. Les cadres privilégient les membres de leur réseau professionnel voir leur manager direct ou des organismes de services spécialisés dans l’emploi et la formation des cadres tel que l’Apec.
Enfin, l’étude Apec relève le paradoxe concernant l’employabilité des cadres : si les moins de 35 ans sont particulièrement confiants dans leur capacité à retrouver un emploi s’ils étaient amenés à quitter leur entreprise, 84 % des cadres de plus de 50 ans estiment qu’il sera difficile pour eux de retrouver un emploi convenable.