Etude APEC : quels recrutements pour les cadres entre 2016 et 2018 ?
Dans son étude n° 2016-33 du mois de juillet dernier, l’APEC s’intéresse aux prévisions 2016 – 2018 de cadres en France. Trois scénarios sont envisagés par l’APEC qui s’appuie sur les dernières prévisions publiées par différents instituts de conjoncture.
Si l’APEC note que la santé financière des entreprises s’est améliorée, tout comme celle du pays, grâce à un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) de + 1,6 %, cette amélioration reste fragile et soumise à plusieurs aléas dont le dernier, la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, pourrait changer la donne.
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Dans le cas d’une croissance progressive
Dans ce scénario, le rythme de la croissance actuellement à + 1,6 % (selon l’INSEE) se prolongerait jusqu’en 2018.
Selon l’APEC, ce scénario est assez probable grâce à des « signaux positifs avant-coureurs » que sont le redressement financier des agents économiques, l’amélioration des comptes publics, un environnement économique favorable : niveau de l’euro, taux d’intérêts faibles… et surtout, grâce à un retour de l’investissement.
Si l’on suit ce scénario, l’APEC prévoit la création de près de 140.000 emplois rien que dans le secteur marchand. Concernant les cadres, l’année 2016 devrait se conclure avec l’embauche de 200.000 cadres soit 10 % de plus qu’en 2015. Les années 2017 et 2018, en cas de reprise de l’investissement, devraient elles aussi connaître une augmentation dans le recrutement des cadres avec respectivement 212.000 et 221.000 recrutement les deux prochaines années.
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Dans le cas d’une croissance tonique
Ici, l’APEC envisage deux années de croissance progressive avant une reprise en 2017 de la hausse du PIB. L’étude souligne la nécessite, pour rendre ce scénario plausible, d’un retour de l’investissement des entreprises et d’une baisse de l’inflation permettant de préserver le pouvoir d’achat des ménages.
Si ces deux conditions sont remplies, le taux de croissance des prochaines années pourrait atteindre 2,1 % en 2017 et 2,5 % en 2018. Ce contexte serait alors favorable à la création d’emplois permettant une contraction du taux de chômage.
L’APEC estime alors que les cadres pourraient bénéficier de l’amélioration générale du marché de l’emploi avec le recrutement de 219.000 cadres en 2017 et jusqu’à 239.000 en 2018.
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Dans le cas d’une croissance contrariée
Dans ce troisième scénario, l’APEC part du postulat que l’économie française ne parviendra pas à s’extraire du régime de quasi-stagnation qu’elle connaît depuis 2012. La croissance actuelle ne serait, dans ce scénario, qu’un « épiphénomène ». L’APEC redoute ici la remontée des prix de l’énergie qui serait de nature à ronger les marges, déjà faibles, des entreprises et ne leur permettrait plus d’opérer les investissements nécessaires.
Si ce scénario devait se concrétiser, la croissance du PIB devrait retomber à compter de 2017 sous les 1 % (environ 0,5 % en 2017 et 0,7 % en 2018) et le taux de chômage dépasser les 10 %. Le recrutement de cadres serait, selon l’APEC, alors à la baisse avec seulement entre 1994.000 et 196.000 recrutements les deux prochaines années, soit une baisse de 1 à 2 %.