Etude Apec : de l’offre au recrutement
Dans son étude n°2015-84, l’APEC s’intéresse au sort des offres d’emploi diffusées sur son site.
70 % des offres publiées ont donné lieu à un recrutement dans les 3 à 6 mois suivant leur parution.
20 % des offres n’ont toujours pas donné lieu à un recrutement après cette période.
Dans 10 % des cas, le recrutement est finalement abandonné.
De moins en moins de créations de poste
Lorsqu’une entreprise procède à un recrutement, celui-ci se fait dans 48 % des cas dans le cadre d’une création de poste et dans 52 % des cas il s’agit d’un remplacement. A titre de comparaison, les cas de création de poste concernaient 54 % des recrutements en 2009, ce qui correspond à une baisse de 6 points. L’APEC explique ce phénomène par le contexte économique dégradé qui offre peu de visibilité aux entreprises et les rend frileuses à l’idée de créer de nouveaux postes.
Cependant, la création de poste varie nettement d’une fonction à l’autre. Ainsi, la fonction recherche et développement est particulièrement dynamique puisque 64 % des recrutements correspondent à une création de poste, tout comme le secteur de la production industrielle-travaux et chantiers.
A l’inverse, le secteur santé-social-culture ne compte que 24 % de création de poste parmi ses offres de recrutement ce que l’APEC explique par la structure démographique du secteur, essentiellement composé de salariés proches de la retraite.
Une grande majorité d’offres de CDI
Les offres d’emplois postées en 2014 sur le site apec.fr concernent, pour 85 % des cas, un poste à pourvoir en contrat à durée indéterminée (CDI). Les cas restant concernent des contrats à durée déterminée (CDD) pouvant déboucher sur un CDI (7 % des cas), ne pouvant pas déboucher sur un CDI (4 % des cas) ou dont l’issue n’est pas connue.
Là encore, si la part de CDI dans les offres d’emploi collectées par l’APC sont largement majoritaire, il existe néanmoins de fortes disparités selon les fonctions.
Ainsi, dans les fonctions commercial et marketing, la part de CDI dans les offres d’emploi atteint 93 % alors qu’elle n’est que de 67 % dans les ressources humaines.
Les CDI pourvus moins rapidement que les CDD
L’étude APEC nous enseigne que le recrutement de cadre prend en moyenne 8 à 9 semaines entre le moment de la diffusion de l’offre et le choix du candidat.
Lorsque le recrutement se fait en CDI, sa durée est d’en moyenne 9 semaines, contre 7 semaines pour un recrutement en CDD. Cela s’explique évidemment par les précautions plus importantes que prennent les entreprises lorsqu’elles recrutent un salarié en CDI, par exemple en multipliant les étapes de recrutement. Cela se confirme d’ailleurs dans les recrutements en CDD : lorsque celui-ci peut donner lieu à un CDI, le recrutement dure en moyenne 9 semaines contre seulement 6 pour un CDD qui ne donnera pas lieu à un CDI. En général, un CDD correspond à un remplacement ou à un surcroît d’activité et nécessite donc une certaine célérité dans le processus.
70 % des postes ont été pourvus 3 à 6 mois après leur parution
Il ressort des travaux menés par l’APEC qu’en 2014, 68 % des offres d’emploi diffusées sur le site apec.fr ont donné lieu à un recrutement dans les 3 à 6 mois suivant leur parution.
Ce taux était de 67 % en 2013 et de 66 % en 2012 et reste donc assez stable.
Les recrutements toujours en cours 3 à 6 mois après la parution de l’offre représentent 22 % des offres, alors que les recrutements abandonnés concernent les 10 % restant.
1 poste de cadre sur 10 est pourvu en interne
Selon l’étude APEC, près d’un poste de cadre sur dix a été pourvu en interne (9 % des postes pourvus), taux qui reste stable par rapport aux années précédentes (le taux varie en général entre 8 et 11 %).
En général, les profils expérimentés sont privilégiés lorsqu’il s’agit de mobilité interne car ces cadres sont souvent déjà en poste, et donc difficiles à attirer. Recruter en interne permet aux entreprises d’être sûres des qualités et des compétences des candidats.
Les secteurs privilégiant le plus le recrutement en interne concernent les postes en santé-social-culture (14 % des postes de cadre y sont pourvus en interne) ainsi que des postes en direction d’entreprise et en production industrielle-travaux et chantiers (13 %). A l’inverse, en communication-création et en ressources humaines, le recrutement interne pour un poste de cadre ne concerne que 5 et 7 % des recrutements.
1 recrutement sur 10 est abandonné
La part des recrutements qui n’aboutissent pas et doivent donc être abandonnés est stable depuis les années 2010 et représente en moyenne 10 % des recrutements.
Ces abandons sont plus ou moins rares selon les fonctions. En effet, dans les fonctions santé-social-culture, seuls 6 % des recrutements sont abandonnés alors qu’à l’inverse ils représentent 16 % dans les fonctions études-recherche et développement. L’APEC explique ce taux d’abandon plus important par le fait que dans ces secteurs, il y a une plus forte proportion de création de nouveaux postes, lesquels sont plus facilement remis en cause qu’un recrutement pour remplacement ou pour surcroît d’activité.
Pour 60 % des recruteurs, la recherche de candidats est difficile
L’APEC parle d’un véritable « sentiment de tension » pour les recruteurs dans leur recherche de candidats pour pourvoir à un poste.
Cependant, la difficulté à recruter n’est pas la même pour tous les postes et dès lors que les candidatures sont peu nombreuses, les recruteurs peinent à trouver le profil adéquate.
Ainsi, dans l’informatique, les recruteurs rencontrent des difficultés à recruter avec 73 % de recrutements jugés difficiles, pourcentage qui est de 62 % dans la production industrielle-travaux et chantier. Cela s’explique par le manque de candidatures dans ces secteurs et sur ces postes : le secteur informatique ne reçoit, en moyenne, que 29 candidatures contre 44 pour l’ensemble des fonctions.
A l’inverse, dans les fonctions communication-création, ressources humaines, gestion finance-administration et direction d’entreprise ne connaissent pas ce sentiment de tension puisque par exemple dans la fonction communication-création, 55 % des recruteurs ont jugé facile le recrutement.