Le SMIC horaire brut passe à 9,67 €
Conformément à ce qu’avait annoncé la ministre du Travail, un décret n°2015-1688 du 17 décembre 2015 augmente le montant du SMIC de 0,6 % au 1er janvier 2016.
Le montant horaire brut du SMIC est donc porté à 9,67 € (contre 9,61 € depuis le 1er janvier 2015). Cela correspond à 1.466,62 € bruts mensuels sur la base de la durée légale de 35 heures de travail hebdomadaires (contre 1457,52 € bruts précédemment)
Cette augmentation ne repose que sur une stricte application du mécanisme légal d’indexation, le gouvernement ayant refusé d’aller au-delà.
La CFTC avait pourtant à plusieurs reprises demandé au gouvernement d’accorder un coup de pouce significatif au SMIC et propose d’ouvrir dès 2016 des discussions sur la mise en place d’un « revenu de dignité ».
Le SMIC, qui est actuellement de 1140 € net par mois, ne permet pas aujourd’hui de vivre correctement. En effet, selon l’Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale, qui s’appuie sur une enquête 2014-2015 menée par l’IRES et le CREDOC, une personne seule doit gagner entre 1400 € et 1600 € nets par mois et un ménage (2 adultes et 2 enfants) 3300 € nets par mois pour vivre décemment. Cette précarisation des salariés au SMIC a un effet direct sur leur santé ou même sur le logement, et cela est intolérable pour la CFTC ! Regrettant les conclusions du rapport du groupe d’experts qui préconise de ne pas donner de coup de pouce au SMIC, la CFTC a demandé au gouvernement d’agir.
Car donner un vrai coup de pouce au SMIC en 2016, permettrait de redonner du pouvoir d’achat pour relancer la croissance, d’améliorer la santé et par conséquent de réaliser des économies indispensables pour la Sécurité sociale, et surtout de redonner de la confiance en la valeur travail.
Enfin pour aller plus loin, la CFTC a demandé à l’instar de l’organisme qui est en place au Royaume-Uni d’élargir l’actuel groupe d’experts en y intégrant les partenaires sociaux. Ce nouveau groupe élargi pourrait alors travailler dès 2016 avec le gouvernement sur la notion de revenu de dignité, que la CFTC appelle de ses vœux depuis de nombreuses années, notamment à travers son statut du travailleur et, dans cette logique, introduire une notion d’utilité sociale du travail à laquelle il est préféré la notion de profit immédiat. Pour endiguer la paupérisation de la société, ce juste revenu permettrait à un salarié et à sa famille de vivre dignement en subvenant à ses besoins élémentaires en matière de logement, de santé, de transports ou encore d’accès à la culture.