Le télétravail pérennisé chez Thales
Expérimenté grâce à un accord collectif conclu en 2013, le télétravail se dote d’un nouvel accord cadre au sein du groupe Thales (environs 65.000 collaborateurs), signé notamment par la CFTC, afin de le conforter et d’y apporter les évolutions souhaitables.
Conditions d’éligibilité : pour pouvoir bénéficier du télétravail, le salarié du groupe Thales doit être en CDI à temps plein ou partiel à 80 % minimum et justifier d’une ancienneté d’un an dans le groupe et de six mois sur le poste occupé.
Tous les postes ne se prêtent pas au télétravail, c’est pourquoi l’accord le conditionne à une autonomie suffisante et à des postes ne nécessitant pas un soutien managérial rapproché. Sont donc exclus les contrats d’apprentissage, les contrats de professionnalisation et évidemment les stages.
Le principe du double volontariat : afin d’assurer le caractère volontaire du télétravail, les signataires de l’accord subordonnent le télétravail au double volontariat : celui du salarié et celui de l’employeur.
Concrètement, un salarié souhaitant bénéficier du télétravail doit en faire la demande auprès de son supérieur qui dispose d’un mois pour lui répondre. En cas de refus, celui-ci doit être motivé. Par conséquent, aucune des parties ne peut imposer le télétravail à l’autre et le refus du salarié ne peut jamais lui être reproché.
Une fois mis en place, le télétravail est doublement réversible puisque le salarié comme le responsable hiérarchique peuvent y mettre fin (sans délai pour le salarié et un mois à l’avance pour l’employeur).
Par rapport au précédent accord datant de 2013, le télétravail est désormais possible sur 2 journées complètes par semaine au lieu d’une seule. Les salariés à temps partiel ne pourront en revanche prétendre qu’à un seul jour de télétravail par semaine.
Est instaurée par l’accord un nombre maximum de télétravailleurs afin d’assurer la cohésion de la communauté de travail et qui limite à 8 % de l’effectif de l’entreprise le nombre maximum de télétravailleurs lorsque la société permet jusqu’à deux jours de télétravail par semaine, et à 10 % si le télétravail est limité à un jour par semaine.
Concernant les conditions de travail en télétravail, l’accord prévoit qu’est fixé par le manager, en concertation avec le salarié, les plages horaires durant lesquelles le télétravailleur pourra être contacté, dans le respect des dispositions relatives aux durées de travail et aux repos quotidien. Devront également etre rappelées les dispositions relatives aux durées maximales de travail et le droit à la déconnexion en dehors des horaires d’ouverture de l’entreprise.
Les outils nécessaires au télétravail sont toujours à la charge de l’entreprise, laquelle s’est engagée à verser une somme de 35 € par mois destinés à couvrir les frais liés à l’abonnement internet.
Conscient que beaucoup de salariés sont demandeurs de cette forme de travail, la CFTC est convaincue que le télétravail, lorsqu’il est mis en place de manière sérieuse comme c’est le cas chez Thales, ne peut être que gagnant / gagnant pour le salarié et son employeur.
La technologie permet aujourd’hui d’abolir les principales frontières physiques, ce qui doit profiter au télétravail. Face à la multiplication des espaces partagés (les open space), à l’allongement des durées de transport, aux sollicitations multiples ne permettant pas de se concentrer longuement, nombreux sont les salariés souhaitant profiter d’une organisation personnelle différente.
Permettant de développer l’autonomie et la responsabilisation des salariés, le télétravail est un plus pour la qualité de vie au travail, mais aussi pour l’entreprise qui y gagne en productivité et en attractivité.