Le travail du dimanche en 2014
Dans une étude publiée le 22 octobre dernier (que vous pouvez retrouver en intégralité ici – DARES, Analyses n°078, octobre 2015), la DARES s’intéresse au travail du dimanche en 2014.
Ils étaient 4,2 millions de salariés, soit 18 % d’entre eux, à avoir travaillé au moins un dimanche sur une période d’observation de quatre semaines et 38 % des non-salariés (1,1 millions de personnes).
Parmi les salariés ayant travaillé au moins un dimanche sur une période de quatre semaines, 24 % sont des employés, 18 % des cadres ou des professions intermédiaires et 12 % sont des ouvriers.
Des secteurs particulièrement exposés
Certains secteurs ou sont plus exposés au travail du dimanche. C’est le cas par exemple du secteur de la sécurité des biens et des personnes dont 54 % des salariés sont concernés par le travail du dimanche. Dans le domaine de la santé et du médico-social où la permanence du service est essentiel, ils sont 45 % à avoir travaillé au moins un dimanche par mois.
L’étude révèle également que les salariés participant « à la continuité de la vie sociale » ont pour un tiers d’entre eux, travaillé au moins un dimanche dans le mois. Cela concerne en moyenne 32 % des salariés de l’hôtellerie-restauration, des transports, des commerces, des activités culturelles ou de loisirs. Le commerce, particulièrement alimentaire, est également un secteur où l’on travaille régulièrement le dimanche avec par exemple les boulangers, qui sont 48 % à avoir travaillé au moins deux dimanche par mois, ou les employés de commerces de fleurs qui sont 39 % à avoir travaillé un dimanche dans le mois.
Le cas des cadres et des enseignants
Concernant les cadres et les enseignants, leur charge de travail importante et l’autonomie dont ils bénéficient dans leur organisation font qu’ils sont nombreux à rapporter du travail à domicile. Les cadres sont d’ailleurs les plus nombreux à travailler à domicile nous apprend l’enquête de la DARES. Alors que 9 % des cadres travaillent un seul dimanche au cours du moins, ils ne sont que 7 % pour les employés et 4 % pour les ouvriers. Enfin, 57 % des salariés qui travaillent à domicile le dimanche sont des cadres.
Les enseignants sont eux particulièrement touchés par le travail dominical et 40 % d’entre eux ont travaillé au moins un dimanche au cours des quatre dernières semaines. Ce taux atteint 50 % chez les professeurs du secondaire, dont 34 % déclarent travailler au moins deux dimanches par mois.
Les jeunes et les femmes sont plus concernés
La moyenne d’âge des salariés ayant travaillé au moins deux dimanches dans le mois est un plus jeune que celle de la moyenne des salariés (22 % ont moins de 30 ans contre 19 % pour l’ensemble des salariés).
De plus, les femmes sont plus représentées : 55 % des salariés qui ont travaillé au moins deux dimanches dans le mois sont des femmes. En effet, les secteurs les plus concernés par le travail dominical sont assez féminisés (hormis la sécurité des biens et des personnes) : les services de santé et médicaux sociaux regroupent 85 % de femmes et les enseignants en comptent 64 %.
Le travail du dimanche est souvent accompagné d’autres contraintes
L’enquête de la DARES montre que les salariés soumis au travail dominical subissent également plus fréquemment des horaires atypiques : 91,4 % des salariés ayant travaillé au moins deux dimanches dans le mois ont travaillé au moins deux samedis dans le mois alors qu’ils ne sont qu’environs 25 % chez l’ensemble des salariés.
Les travailleurs dominicaux sont également plus souvent soumis à des horaires de soirée (20h – minuit) ou de nuit (minuit – 5 heures), voire à des horaires variables ou des horaires quotidiens alternants.